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Alain Nzongo Kavena: "La décision la plus difficile, c’est l’indécision!"
Nom : NZONGO KAVENA
Prénom : Alain
Formation ULB : Master en Science politique
Années de formation: 2010
Fonction actuelle : Inspecteur en urbanisme
- Quel rêve de « carrière » aviez-vous lorsque vous avez choisi vos études?
Passionné de politique depuis mon jeune âge, le choix de la science politique était motivé par l’avènement du multipartisme au Zaïre vers les années 90. Poussé par les enjeux politiques de cette époque, je commençais à nourrir mon rêve de faire de la politique.
Les outils scientifiques étaient alors importants pour mieux comprendre les ressorts de l'action publique, les notions de gouvernance et politiques publiques, les relations de pouvoir et de géopolitique.
Après une licence en science politique et administrative à l’université de Kinshasa, je me suis décidé à aller poursuivre mes études en Belgique.
J’ai été admis en master 120 science politique et j’ai réalisé mon master 1 à l’université catholique de Louvain (UCL) en 2007-2008.
Dans cet établissement, le master en science politique finalité orientation générale était davantage orienté sur la politique comparée. En effet, je recherchais une spécialité en politique active, ce qui m’a poussé à m’inscrire en master 2 à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) pour l’année académique 2008-2009.
C’est en 2010 que j’ai défendu mon mémoire de master, avec comme directrice de mémoire la professeure Bérengère Marques-Pereira, et obtenu mon diplôme en science politique finalité politique active la même année.
- Quel parcours avez-vous réalisé finalement ?
Après l’obtention de mon diplôme en 2010, comme beaucoup de diplômés en science politique, nous donnons l’impression d’être des diplômés universitaires perdus dans le marché du travail puisque notre avenir n’est ni linéaire ni circulaire.
En d’autres mots, notre destin est nébuleux. La science politique n’est pas comme d’autres disciplines comme le droit, la psychologie ou la médecine qui offrent une carrière presque définie.
Chercher du travail en Belgique était devenu une activité à temps plein, jusqu’à ce que je prenne la décision d’aller tenter ma chance au Canada.
Au Canada, le marché du travail est très ouvert, mais le domaine de la science politique présente des similitudes avec la Belgique. Pourtant on peut exercer comme politologue, député, attaché politique, analyste politique dans des institutions privées ou publiques, diplomate, conseiller politique, un poste dans la fonction publique ou dans différents organismes communautaires et de développement, coopération internationale, etc.
Au fil du temps, je me suis décidé à envisager un autre plan de carrière. Aujourd’hui, on est capable de changer de métier au cours de sa vie notamment grâce à des multiples domaines d’études que les universités nous présentent.
Mon retour aux études n’avait pas pour objectif de gonfler le nombre de diplômes, mais de trouver une discipline qui pourrait m’offrir une belle carrière professionnelle. J’ai d’abord établi une liste de 20 domaines qui sont en situation de pénurie de main-d'œuvre au Québec. Puis, j’ai procédé par élimination jusqu’à ce que ma liste affiche 5 domaines.
J’ai choisi le domaine de l’urbanisme, car entre la science politique et l’urbanisme, la frontière est très mince. Aussi le profil d’un urbaniste est actuellement recherché sur le marché de l'emploi, aussi bien dans la fonction publique ou parapublique (agences de transport, villes, municipalités régionales de comté (MRC), ministères provinciaux et du gouvernement fédéral, etc.), que dans des entreprises privées (firmes-conseils).
Mon parcours de trois années universitaires s’est soldé par un diplôme en urbanisme décroché à l’Université de Québec à Montréal (UQAM). Cette formation m’a permis d’acquérir des solides bases théoriques et pratiques, afin d’avoir une forte capacité :
- d'élaborer des plans, des programmes et des projets d'aménagement urbain et régional
- d'élaborer et d'appliquer des mesures réglementaires de maîtrise de l'occupation des sols
- de participer à l'élaboration de concepts de design urbain
- de concevoir des processus de consultation et de concertation entre les acteurs politiques, du développement et de l'aménagement.
L’urbanisme est défini comme étant l’ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs à l'organisation et à l'aménagement des espaces urbains. Un domaine pluridisciplinaire des savoirs, qui touche des disciplines telles que l’architecture, la géographie, la science politique et gestion des politiques publiques, l’économie, le droit, l’histoire, mais aussi la sociologie, les sciences de la nature et notamment celles relatives à l'environnement, la géologie, l'hydrologie, la climatologie, et le génie civil. Je dois avouer que les connaissances acquises dans mon parcours de science politique m’ont beaucoup aidé à parfaire mon cursus en urbanisme.
Aujourd’hui, je travaille comme inspecteur en urbanisme au Québec. Cette expérience m’a permis de réaliser mes rêves professionnels. J’exécute les décisions des élus de la ville en matière d’urbanisme, j’élabore le document de planification dans le respect de la législation imposée par le schéma d’aménagement et de développement, afin de délimiter, pour les acteurs publics et privés, les possibilités de construction/rénovation, d'aménagement et de développement sur la ville.
- Quels sont les conseils que vous donneriez à de jeunes diplômés ?
Le retour aux études universitaires n’est pas une chose facile, surtout après un certain nombre d’années de travail car elles sont très exigeantes. L’engagement familial et les études ne font pas bon ménage : être à la fois parent et étudiant représente un défi supplémentaire. Bien entendu, la vie familiale apporte beaucoup de joies, mais aussi des inattendus.
J’encourage les personnes désireuses de faire une reconversion professionnelle comme moi, de faire un saut vers l’inconnu sans se poser des questions telles que “est-ce que je saurai encore étudier avec la même détermination que j’avais quand j’étais plus jeune ?”.
Avec un peu de volonté, vous y arriverez. Changer de métier est aujourd’hui une réalité pour un nombre croissant d’hommes et de femmes. C’est l’occasion de faire des choix en accord avec soi-même et de redonner du sens à sa vie professionnelle.
La décision la plus difficile, c’est l’indécision.